Kenya, camp de réfugiés de Dadaab - Ifo 3. Hawo Aden, Salaghaley, 70 ans. "Je ne me souviens même plus du goût de la viande". Hawo, 70 ans, est arrivée à Dadaab il y a cinq mois, elle est issue d'une famille de fermiers nomades. Ils ont laissé leurs dernières vaches en Somalie et sont partis dans la précipitation. Depuis qu'ils habitent le camp, ils cuisinent les rations que leur fournissent les ONG : chapatis, ugali, mais pour les légumes, ils doivent se débrouiller, en acheter sur un marché proche, ils en mangent donc extrêmement peu. Lorsquils élevaient leurs animaux, ils s’en tiraient plutôt bien. Les bêtes servaient de monnaie d'échange, surtout en cas de coup dur. Quand ils n’en ont plus eu, ils ont fui le pays pour trouver le minimum vital, soit 5 kilos de nourriture (huile, farines) pour 15 jours. Selon elle, ce n’est pas assez.